Une pionnière en restauration
- Dorith V
- 12 avr.
- 3 min de lecture

Pour mon nouveau portrait, j’ai rencontré Marie-Claire Cabanne, consultante en restauration, avec une expérience dans ce domaine depuis plus de 35 ans. Aujourd’hui, elle se lance dans une aventure digitale audacieuse : Meal on the Clock. Un projet qui pourrait bien redéfinir les codes du métier…
À quand remontent vos premières expériences dans ce domaine ? J’ai débuté dans la restauration à l’âge de 16 ans, un métier transmis de mère en fille par l’apprentissage. J’ai appris la cuisine, le service, la caisse et la comptabilité.
Était-ce un choix pour vous ? Au départ, ce n’était pas réellement un choix. Par curiosité, j’ai exploré d’autres professions, mais j’ai toujours été attirée par la restauration. Ce métier a su capter mon intérêt, et j’ai fini par en faire ma vocation.
Racontez-nous la suite de votre parcours. De 1986 à 1998, j’ai perfectionné mes compétences en travaillant en intérim à Paris : room service, responsable de salle, événementiel chez Potel & Chabot, des expériences très formatrices.
Ensuite, vous partez à l’étranger ? Oui, de 1999 à 2009, j’ai beaucoup voyagé, alternant entre Paris et l’Inde. Finalement, j’ai passé 5 ans sans interruption à Goa, où j’ai ouvert mon restaurant « Chez Marie », proposant une cuisine française.
Je me suis adaptée aux besoins locaux en proposant des plats pour végétariens et des options personnalisées, ce qui a rencontré un grand succès. L’Inde m’a énormément marqué, tant par sa culture que par l’expérience de gestion de mon propre établissement.
Comment avez-vous débuté là-bas ? Je gagnais bien ma vie avant de partir, ce qui m’a permis d’engager un avocat pour gérer la création de mon entreprise et l’aspect administratif. La cuisine française était très appréciée, et j’ai su ajuster mes offres aux spécificités locales, comme les pickles et les plats modulables.
Pourtant, tout s’écroule ? Oui, en raison de nouvelles contraintes administratives, je ne pouvais plus rester en Inde. J’ai dû vendre mon restaurant et rentrer en France en 2009, sans réseau ni ressources, ce qui a marqué une pause difficile dans ma carrière.
Vous avez rebondi en France ? Oui, après avoir repris un emploi comme salariée, je me suis lancée en 2014 dans la création d’une entreprise à Nîmes, soutenue par des aides à la création. L’activité a bien démarré, mais gérer seule l’ensemble des opérations, sans personnel pour m’épauler, s’est avéré extrêmement exigeant. En 2018, j’ai pris la décision de fermer l’entreprise. Cette expérience, bien que difficile, a été extrêmement formatrice et m’a permis d’acquérir de précieuses compétences pour mes futurs projets.
Et ensuite ? J’ai recommencé comme salariée avant de créer ma micro-entreprise en 2019, mais la crise Covid a interrompu mes projets. Je me suis alors formée entre 2020 et 2022, J’ai obtenu une capacité en droit qui m’est très utile aujourd’hui.
Depuis 2022, je suis fondatrice de « Meal on the Clock », un projet digital novateur et ambitieux qui modernise tout en respectant les traditions.
En quoi consiste-t-il exactement ?
Mon concept vise à résoudre un problème clé dans la gestion des restaurants : le temps d’attente des clients.
Actuellement, les restaurateurs travaillent de manière spontanée, et subissent les aléas du service. Avec « Meal on the Clock », je crée un planning qui permet d’anticiper et de contrôler le rythme des commandes.
Le client peut choisir un créneau pour la table et la cuisine, ce qui lui garantit un service rapide en 5 minutes. Cela élimine l’attente pour le client et offre au restaurateur la maîtrise de son service, une vraie révolution dans son organisation !
Depuis 2022, je travaille sur « Meal on the Clock », une solution #madeinFrance qui optimise le service en restaurant, grâce à un algorithme performant et une application mobile.
J’ai testé avec succès un premier POC et je continue le développement, notamment en collaborant avec un ingénieur en mathématiques, recruté via un site spécialisé. L’application, simple à intégrer pour les restaurateurs, leur permettra de recevoir et de gérer les commandes de manière automatisée.
Pour financer ce projet innovant, je prépare des dossiers pour des bourses et subventions. Je prévois encore deux ans de travail pour finaliser l’application et sa mise en réseau.
Pour conclure, il faut vous souhaiter de réussir ce projet de longue haleine qui demande beaucoup de patience !
Écoutez, l’espoir fait vivre, et puis c’est mon adrénaline d’entreprendre. Je préfère avoir beaucoup de choses à surmonter que de subir la routine. Je pense que c’est l’âme de l’entrepreneur de toute façon.
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